Retour de Guinée, où les résultats du scrutin du 18 octobre ont été confirmés, portant Alpha Condé à un troisième mandat - alors que la constitution du pays limitait à deux le nombre de mandats. Puis un tour d'horizon sur ce que la victoire de Joe Biden signifie pour l'Europe et ses intérêts.
Première partie - Retour de Guinée
Samedi dernier, le 7 octobre, la Cour Constitutionnelle de Guinée a confirmé les résultats du scrutin du 18 octobre, portant Alpha Condé à un troisième mandat, dès le premier tour, avec 59,5 % des suffrages - alors que la constitution du pays limitait à deux le nombre de mandats.
En mars dernier, le Président au pouvoir depuis 2010 l'a modifiée dans l'ombre, soulevant depuis ce moment un large mouvement de contestation, réprimé dans la violence : on compte une centaine de morts dans les rangs du Front National de Défense de la Constitution. Malgré les appels au boycott des élections, l'opposant Cellou Dallein Diallo s'est présenté, et conteste la validité du scrutin, assurant qu'il aurait obtenu environ 53% des votes.
Avec Agnès Faivre, journaliste indépendante.
Consultez ici ses reportages pour Libération et Le Point :
- En Guinée, l'opposition conteste l'élection côté Cour (2 novembre 2020)
- Guinée : la victoire d'Alpha Condé contestée au sein même de la Ceni (26 octobre)
- En Guinée, Alpha Condé déclaré vainqueur sur fond de violences (24 octobre)
- «Ils tirent sur nos enfants» : la Guinée sous haute tension postélectorale (20 octobre)
- Guinée : à Kankan, fief d'Alpha Condé, le meeting de l'opposition saboté (13 octobre)
- Amadou Sadjo Barry : « La présidentielle pourrait se jouer en Haute-Guinée » (14 octobre)
Seconde partie - table ronde d'actualité internationale
Face au départ de Trump : l’Europe soulagée, mais l’Europe divisée
Après la victoire officielle de Joe Biden, les responsables européens ont salué d’une même voix le couronnement du Démocrate, soulagés du départ d’un Trump qui, depuis 4 ans, n’a eu de cesse de mettre à mal les relations transatlantiques.
Mais après le soulagement viennent les divisions et les interrogations quant à ce qu’il convient de faire désormais : entre ceux qui voudraient revenir au temps d’avant - celui de l’entente stratégique avec Washington - et ceux qui, au contraire, considèrent que l’élection de Trump n’était pas un accident de l’histoire et qu’il faut impérativement que l’Europe prenne le chemin de l’autonomie stratégique.
Quel est l’état de ces divisions à l’intérieur de l’Union européenne ? Quel est le rapport de force entre les différents camps impliqués ? Et jusqu’où l’Union européenne doit-elle s’émanciper de sa dépendance sécuritaire aux Etats-Unis ? En a-t-elle seulement les moyens ?
Une discussion en compagnie d'Annick Cizel, maîtresse de conférences, spécialiste de la politique étrangère américaine et histoire et civilisation des Etats-Unis à l’université Sorbonne Nouvelle Paris 3, et de Nicole Gnesotto, historienne et politiste, titulaire de la chaire Union Européenne au Conservatoire National des Arts et Métiers.
Référence sonore
Ursula von der Leyen félicitait dimanche 8 novembre Joe Biden pour son élection (Twitter, 08 novembre 2020)
Référence musicale
« Kou feko » de Moh Kouyate et Sekouba Bambino Diabaté, du Guinea Music All Stars (Label : Foli Son)
Bibliographie
L'Europe indispensableCNRS Editions, 2019
- Journaliste indépendante
- Enseignante-chercheuse spécialiste de politique étrangère américaine à l’Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3.
- Historienne et politiste, titulaire de la chaire « Union européenne » au Conservatoire national des arts et métiers.
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