À l'étranger, la laïcité "à la française" n'est pas toujours comprise ou acceptée. D'où viennent ces impasses et comment les religions sont-elles organisées en dehors de l'Hexagone ?
Un long entretien accordé par Emmanuel Macron à la chaine qatari Al Jazeera fin octobre et, quelques jours après, une lettre ouverte au quotidien britannique Financial Times ; une tournée du ministre des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian cette semaine en Egypte et au Maroc ; partout l’outil diplomatique et culturel français sous pression pour défendre quelques unes de nos valeurs fondatrices.
Critiques acerbes
Au fil des réactions aux attentats terroristes qui nous ont accablés cet automne, la France officielle déploie ses efforts pour fendre le mur d’incompréhension qui s’est épaissi avec le monde musulman comme avec le monde anglo-saxon. Certes l’Autriche vient d’être frappée à Vienne, la Belgique, l’Allemagne, les Pays-bas la Grande Bretagne, les pays scandinaves ont souffert aussi d’actes sanglants perpétrés ces dernières années au nom du djihad, mais la France seule est la cible de la colère musulmane un peu partout dans le monde, la France seule fait l’objet de critiques acerbes de milieux intellectuels et médiatiques occidentaux proches en principe de nos valeurs.
En cause, le modèle de laïcité à la française, en jeu la liberté d’expression telle que nous l’entendons face au terrorisme et aux mouvements extrémistes qui dévoient l’Islam. Cinq ans après Charlie Hebdo, le Bataclan, l’Hyper Cacher et le Stade de France, quelques semaines ou quelques jours après la décapitation de Samuel Paty, l’assassinat de trois personnes dans la basilique Notre Dame à Nice, l’attaque au hachoir devant les anciens locaux du journal satirique, comment expliquer un tel isolement, une telle singularité française au moment où les organisations islamistes semblent changer de méthodes mais sûrement pas d’ambitions, au moment aussi où les membres de l’Union Européenne renforcent leur coopération antiterroriste ?
Nada Afiouni, maîtresse de conférence en civilisation britannique, chercheure au Groupe de recherche identité et culture à l’Université Le Havre Normandie, Justin Vaïsse, historien, spécialiste d’histoire américaine, fondateur et directeur du Forum de Paris sur la Paix, auteur de « Le Modèle américain » (Armand Collin, 2016), Gilles Kepel, directeur de la chaire Moyen-Orient-Méditerranée à l’Ecole normale supérieure, auteur de « Sortir du chaos : les crises en Méditerranée et au Moyen-Orient » (Gallimard, 2018) et Yascha Mounk, professeur à l’Université Johns Hopkins à Baltimore et auteur de « Le peuple contre la démocratie » (Editions de l'Observatoire, 2018).
Les Dernières Diffusions
- Maître de conférences en civilisation britannique contemporaine à l’Université Le Havre.
- Historien, fondateur et Directeur général du Forum de Paris sur la Paix.
- directeur de la chaire Moyen-Orient-Méditerranée à l’Ecole normale supérieure et professeur à Sciences Po.
- professeur à l’Université Johns Hopkins à Baltimore et auteur de « Le peuple contre la démocratie » (Editions de l'Observatoire, 2018)